S, ES ou L ?
Je ne vais pas vous retracer toute ma scolarité. Quand j’ai commencé mon travail de coaching, un des premiers exercices qui m’a frappé était celui de prendre du recul sur son parcours (je te le propose ici).
C’était très éclairant de revoir chacune des décisions qui m’avait amenée là où j’en étais. Et la première décision que j’avais noté sur ma frise chronologique était la décision en seconde de faire une première ES ! J’ai compris lors de ce coaching que tout ce qui s’était passé après avait naturellement découlé de cet instant.
CHOISIR ENTRE S, ES OU L AUSSI JEUNE
S’orienter à 17-18 ans me semble complexe quand on est aussi jeune – sans compter pour leurs parents que cela stresse et qui n’y voient pas très clair. On nous demande de choisir entre trois domaines, qui plus est, très différents, alors qu’on ne pense qu’à nos vacances d’été et à nos loisirs sportifs ou musicaux, à la boum de samedi soir prochain et à ce que je vais porter pour impressionner la bande.
Je force le trait, mais à part quelques rares vocations (médecins, chanteurs, professeurs), il me semble que la beauté d’avoir 18 ans c’est de vivre au présent et de ne pas penser à notre future « carrière ».
Carrière, qui de toutes façons sera plus que changeante, puisque notre génération à l’inverse de celle de nos parents, changera d’entreprise et de postes un nombre de fois incalculable, voire se reconvertiront au moins une fois.
Avoir 17-18 ans pour moi, c’est l’âge parfait pour apprendre à se connaitre, pour vivre des expériences fortes, d’ouverture, en voyageant par exemple ou en travaillant (bénévolement). Je pense notamment aux jeunes australiens, qui prennent une année off après leur bac, avant de commencer leurs études.
Nous demander de choisir entre 3 filières, sans compter les filières manuelles ou « techniques » est juste trop court. Je sais que le système a changé récemment et je m’en réjouis. Il me semble beaucoup plus adapté pour des jeunes de définir les matières qu’ils souhaitent étudier, au modèle anglo-saxon.
La filière S, reflet d’un déséquilibre sociétal
L’autre chose qui me hérisse le poil dans ce système est la valeur attribuée à un certain groupe d’individus : ceux qui font S, qui choisissent spé math et font LV3 allemand. Les meilleurs, ceux qui deviennent l’élite de la nation et sont promis à un avenir « plus brillant que les autres ». Comment se fait-il qu’on éduque des jeunes à donner plus de valeur à certains qu’à d’autres ? Qu’en est-il de ceux qui construisent nos maisons, nos routes ou de ceux qui nous nourrissent ?
Je me souviens de mon passage chez la responsable d’orientation qui, en voyant mon bulletin de notes de première de classe, ne s’est pas inquiétée de mon avenir. Au lieu de prendre le temps de m’aider à me connaître, et comprendre mes centres d’intérêt, elle m’a tendus quelques fascicules de Classe Préparatoire et m’a congédiée.
Au-delà de l’âge que j’avais, ce type de choix devrait se faire plus tard, et les jeunes devraient avant même de s’orienter, commencer par apprendre à se connaître et identifier leurs besoins et envies.
J’ai été récemment étonnée dans mon entourage de rencontrer une jeune de 17 ans qui avait été orientée par sa mère, ainsi qu’une psy et une coach, pour définir sa carrière. Elle avait travaillé sur son arbre de vivre et ainsi défini ses valeurs, ses talents, qualités, son histoire. Selon ça, elle a défini quelles études elle voulait faire !
Cela nous permettrait de former des jeunes qui se connaissent, qui s’acceptent mieux aussi et qui deviennent des adultes bien dans leurs pompes, qui assument leur différence, qui sont responsables et plus tolérants;
IL N'EST JAMAIS TROP TARD QUE TU AIES FAIT S, es ou l
Que tu aies fait S, ES ou L, je suis convaincue qu’il n’est jamais trop tard pour se construire une vie professionnelle joyeuse et à ta mesure !
Pour ma part, j’étais absolument ennuyée par la SVT et par la Physique-Chimie, je ne comprenais rien ! C’était d’ailleurs bien la seule exception sur mes bulletins de classe toujours excellents (si on ne compte pas le sport :)). Et puis mes profs, mes parents m’ont asséné « Si tu ne veux pas te fermer de portes, il faut faire S. », « Si tu veux réussir dans la vie, il faut faire S », « La voie royale c’est S ».
Moi qui n’étais pas du genre adolescente rebelle, je me suis battue pour faire ES, puis par peur de me fermer des portes, j’ai fait une classe prépa, puis une école de commerce et me suis vaguement spécialisée en marketing.
Après 10 ans de vie pro en entreprise peu satisfaisante et intéressante, je me suis reconvertie pour devenir coach professionnelle et c’est ce parcours qui m’a amenée là où j’en suis aujourd’hui. Dans une vie pro épanouie !
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